L’autonomie en milieu de travail est un élément clé pour le bien-être des membres d’une équipe. Il fait d’ailleurs partie des facteurs de risque identifiés par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) sur lesquels chaque organisation doit agir. De plus, le besoin d’autonomie est un ingrédient clé de la motivation, selon la théorie de l’autodétermination. Les besoins d’autonomie, d’affiliation et de compétence sont à la base de cette théorie permettant d’être motivé et trouver un sens à son travail. Avoir de l’autonomie dans le cadre de son travail permet d’agir en cohérence avec ses valeurs et de se sentir porteur de ses actions.

Comment augmenter le sentiment d’autonomie au quotidien?

Pour augmenter l’autonomie au travail, il est important de mettre en place diverses stratégies qui favorisent un environnement propice à l’initiative. D’abord, il est essentiel de cultiver une communication ouverte et transparente, où chaque membre de l’équipe se sent écouté et soutenu. Cela peut passer par des réunions régulières, des échanges informels et le recours à des outils de communication.

Ensuite, l’accès à des ressources adéquates joue un rôle primordial. Offrir de la formation continue et des opportunités de développement professionnel permet au personnel d’acquérir de nouvelles compétences et de se sentir plus confiant dans leurs capacités à prendre des décisions autonomes.

L’instauration d’une culture de la confiance et de la responsabilisation est également cruciale. Il est important de reconnaître et de récompenser les efforts et les réussites de chaque personne. La reconnaissance des accomplissements renforce le sentiment de valeur personnelle et incite à l’autonomie.

Plus concrètement, voici des pistes pratiques pour évaluer l’autonomie au travail et identifier des solutions à intégrer dans votre plan d’action ou programme de prévention.

Identifier

Voici quelques questions qu’on peut se poser afin de déterminer si l’on se sent autonome dans notre travail :

  • Suis-je encouragé à participer aux décisions qui ont une incidence sur mon travail?
  • Mes initiatives sont-elles accueillies?
  • Ai-je mon mot à dire sur les changements organisationnels?
  • Ai-je du contrôle sur la manière dont j’organise mon travail?
  • Puis-je choisir mes méthodes de travail?
  • Puis-je participer aux changements?
  • Ai-je du contrôle sur le rythme de travail?
  • Ai-je la liberté d’organiser mon travail?
  • Ai-je la possibilité d’organiser le déroulement de mon travail?
  • Mes suggestions sont-elles prises en considération?
  • Ai-je l’opportunité de faire plusieurs choses différentes?
  • Ai-je l’occasion d’apprendre et me développer?
  • Puis-je prendre des décisions de façon autonome?

En répondant à ces questions, il est ensuite possible d’identifier son besoin et de l’adresser.

Agir

Il est possible d’agir sur l’autonomie à plusieurs niveaux, d’un point de vue individuel, voici quelques pistes à envisager :

  • Communiquer à son gestionnaire ses intérêts, ses forces et ses besoins de développement des compétences
  • Établir ses priorités
  • Être créatif et innovant
  • Prendre des initiatives et proposer des idées

Du point de vue des gestionnaires, voici quelques idées :

  • Encourager la communication ouverte, respectueuse et honnête
  • Consulter les employés dans les décisions qui concernent leur travail
  • Démontrer de l’ouverture aux idées proposées par les membres de l’équipe
  • Valoriser et reconnaître les initiatives
  • Assigner les tâches et les mandats selon les compétences, les intérêts et la disponibilité du personnel
  • Concéder de la souplesse dans l’organisation du travail des membres de l’équipe (ex. : ordre des tâches, outils utilisés, collègues consultés)
  • Laisser le personnel choisir le moment de leurs pauses, si cela est compatible avec leur emploi

En conclusion, l’autonomie est un ingrédient clé à cultiver tant individuellement qu’au sein de nos organisations. Quelques gestes simples peuvent grandement aider à répondre à ce besoin fondamental que nous avons tous.

Radia Balafrej, conseillère en santé psychologique et organisation de la prévention

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