Chronique médicale ARIHQ

Veiller adéquatement sur ses résidents, notamment la nuit, pose plusieurs défis aux gestionnaires de ressources d’hébergement. Chaque résident a ses habitudes. Ceux-ci requièrent souvent une surveillance constante. Il faut demeurer vigilant et garder toutes nos antennes déployées en respectant l’intimité de chacun. Disons-le, pas toujours facile!

Des gestionnaires qui dorment?

Deux problématiques peuvent empêcher un gestionnaire de bien dormir: les risques de chute et l’errance. C’est connu, les chutes peuvent entraîner des conséquences très graves. Pensons notamment à la réduction de la qualité de vie de la victime, au recours à des soins hospitaliers et à l’augmentation de la dépendance à long terme.

Une personne susceptible de faire de l’errance est aussi à risque de chute. D’autant plus qu’elle n’a pas toujours conscience des risques et ne pensera probablement pas à prendre certaines précautions. Quelle que soit sa condition physique, il est nettement souhaitable que le personnel d’encadrement et de soins soit alerté rapidement si un résident quitte sa chambre. Tout le monde souhaite être là au bon moment pour éviter les accidents!

Un problème de santé publique*

« Selon l’Organisation mondiale de la Santé, environ un tiers des personnes âgées sont victimes de chutes chaque année. Ce pourcentage varie de 32 % à 42 % pour les personnes âgées de 70 ans ou plus. »

« Au Canada, les chutes sont la principale cause d’hospitalisation et de décès par blessure chez les personnes âgées de 65 ans ou plus. Les blessures liées aux chutes réduisent la qualité de vie des personnes âgées, augmentent la charge de travail des soignants et précipitent les admissions en établissement de soins de longue durée. »

Être là au bon moment!

Il existe des systèmes simples d’avertissement qui alertent la personne de garde au moment où la personne résidente se lève de son lit, de son fauteuil ou franchis une porte. Il s’agit de systèmes qui aident à prévenir les chutes et qui permettent de veiller à distance sur une personne à risque.

Ces systèmes sont conçus pour informer immédiatement les aidants lorsqu’une personne est en déplacement et qu’elle pourrait nécessiter une assistance. Une fonction très utile en tout temps. Cependant, ils sont surtout utilisés la nuit étant donné que les personnes aidantes présentent y sont moins nombreuses. Plusieurs options de surveillance de la mobilité sont disponibles, notamment des coussins de lit et de chaise, des tapis de sol, des détecteurs de mouvement, des systèmes de surveillance de porte et des moniteurs à tirette aimantée.

Coussin de lit et de fauteuil

Le principe du coussin de lit consiste à alerter le personnel soignant lorsqu’une personne cherche à sortir de son lit. Il faut s’assurer de bien couvrir l’espace sous la personne. Le choix du format et son positionnement sont les deux facteurs à considérer.

Le coussin de lit doit être placé sous le dos de la personne (à hauteur des épaules) ou sous ses hanches. Dès que la pression sur le coussin est relâchée, le moniteur déclenche ainsi une alarme sonore.

Le coussin de fauteuil est similaire au coussin de lit, mais en plus petit format. Il déclenche l’alerte lorsque la personne se lève de son fauteuil s’il est placé directement sur le siège.

Tapis de sol

Le tapis de sol alerte les soignants en déclenchant le moniteur lorsqu’une personne marche sur le tapis. L’alarme sonnera avec aussi peu que 1-1/2 lb de pression. Il peut être utilisé près du lit pour signaler que le résident se lève ou encore, être utilisé dans l’embrasure de la porte pour déclencher la sonnerie lorsque le résident quitte une pièce.

Détecteur de mouvement

Une alarme avec détecteur de mouvement permet de rester à l’affut des déplacements d’une personne sans avoir à utiliser un coussin de lit ou un tapis de sol. Très polyvalent, cet appareil peut être placé au chevet du résident, près d’un fauteuil, ou dans le cadre de la porte.

Le moniteur

Le moniteur est l’appareil principal du système qui émettra une alarme sonore, lorsqu’il est enclenché. Certains émettent même une mélodie plutôt qu’une alarme de type sirène. C’est ainsi que la personne de garde sera alertée au moment où le résident tente de se lever ou est en mouvement. Ce moniteur est relié, avec ou sans fil, à un accessoire choisi en fonction des besoins de la personne (coussin de lit ou de fauteuil, tapis de sol, détecteurs de mouvement, etc.). Tous les moniteurs fonctionnent à l’aide de batteries et peuvent également être branchés au mur grâce aux adaptateurs muraux disponibles, une option qui est fortement recommandée. Il est aussi possible de « centraliser » les alarmes à un poste de garde ou sur un téléavertisseur.

Des outils très simples, faciles à installer et à utiliser qui permettent de veiller avec bienveillance sur nos résidents. Une surveillance à distance qui nous permet d’être là au moment opportun.

*Source: Rapport de surveillance sur les chutes chez les aînés au Canada, Agence de la santé publique du Canada, mars 2022.

Michel Doray

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