Si on demandait à un chef-cuisinier de mettre des bananes dans sa lasagne, quelle serait sa réponse selon vous?

À tous les jours, dans la vie d’un gestionnaire, il faut faire face à de nombreuses questions et à des demandes de la part des employés. Cette situation est normale et prévisible. Ce qui l’est moins, c’est qu’il arrive que certaines demandes soient… surprenantes… originales… et  parfois même illogiques ou illégales. Dans le cas où la demande est carrément illégale, le gestionnaire n’a pas à se poser la question très longtemps, la réponse sera : non.

Il est beaucoup plus difficile de décider quoi faire dans le cas où la demande est légale mais… C’est alors qu’il peut être utile de se poser la question des bananes dans la lasagne.

Le sens profond de cette expression est le suivant : si je « dépersonnalise » la demande, est-ce que cette demande va aider ou nuire à l’organisation? Autrement dit, je dois oublier « qui » a fait la demande et faire porter ma réflexion sur ce que cette demande veut dire pour l’organisation.

Illustrons : un « bon employé» demande d’être autorisé à ne plus avoir à être disponible une fin de semaine sur deux parce que sa vie familiale en est chambardée. Il offre en échange de se rendre disponible pour faire du remplacement durant la semaine s’il n’y a personne d’autre qui peut le faire.

La question à se poser : combien de personnes sont susceptibles de faire une demande semblable? Si je dis oui à celle-ci, pourrai-je accepter les autres demandes? Si j’accepte la demande et que je refuse à d’autres personnes la même demande, est-ce que je suis équitable? Il est nécessaire que le gestionnaire établisse ses critères pour accepter ou refuser une telle demande. Il faut que ces critères soient « sérieux » ET applicables à tous et à chacun des employés qui ferait la même demande. Il se peut aussi que le gestionnaire ait à mettre de côté ses « relations humaines » avec les employés, le temps de prendre sa décision sur le sujet de la demande. Le gestionnaire a la responsabilité de l’organisation au complet, pas seulement de ses « relations humaines » avec l’un ou l’autre des employés. Dire oui à cette demande va plaire, c’est certain. Ce sera juste « un peu » incohérent quand le même directeur fera valoir la nécessité d’avoir la disponibilité des employés pour rencontrer les besoins des résidents!

Être « un peu » ou « beaucoup » incohérent n’est pas souhaitable quand on est gestionnaire…! Il faut parfois … dire non aux bananes dans la lasagne!

COURTE RÉFLEXION

Un chef d’entreprise, conférencier à ses heures, nous soumet la réflexion suivante :

« Un employé ne quitte pas une entreprise, il quitte un gestionnaire! »

 

* Le masculin englobe les deux genres et est utilisé pour alléger le texte.

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