Les ressources intermédiaires (RI) réussissent, chaque jour, à faire de petits et grands miracles auprès de 17 000 personnes hébergées, à savoir des aînés en perte d’autonomie, des personnes vivant avec une déficience intellectuelle, un handicap physique, un problème de santé mentale ou de toxicomanie. Même si plusieurs sont à bout de souffle, les RI offrent des milieux de vie distinctifs grâce à un personnel dévoué et préoccupé par le bien-être de ses clientèles, dont les besoins particuliers requièrent attention et bienveillance.

Comme l’enquête de Stéphanie Vallet l’a montré dans Le Devoir, les familles, les propriétaires de RI et les employés du réseau de la santé font face à de nombreux défis sur une base quotidienne. L’Association des ressources intermédiaires d’hébergement du Québec (ARIHQ) est préoccupée par les difficultés avec lesquelles sont aux prises l’ensemble des ressources à travers le Québec.

Le manque de planification en matière de développement et de maintien d’un parc immobilier en hébergement longue durée, les impasses historiques relevant du processus de « pairage » des résidents, l’alourdissement des besoins de la clientèle et les rétributions allouées au soutien et à l’assistance, le sous-financement du fonctionnement de base en RI, la rémunération inéquitable par rapport aux autres travailleurs de la santé et les défis de rétention du personnel, pour ne nommer que ces dossiers, devraient figurer parmi les priorités du prochain gouvernement.

Il est véritablement nécessaire que les ressources intermédiaires soient davantage reconnues et soutenues dans leur mission. En 2021, près de 2000 personnes étaient toujours en attente d’être hébergées. Dans ce contexte, compte tenu des besoins plus que grandissants dans toutes les régions du Québec et des impacts qui peuvent toucher directement les résidents, il est primordial de résoudre avec pragmatisme et diligence les points mentionnés plus haut, dans un esprit de collaboration structurante entre les partenaires concernés.

En effet, pour résoudre la situation, le ministère de la Santé et des Services sociaux ne peut agir seul. C’est pourquoi nous solliciterons les centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) et les centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux (CIUSSS), ainsi que le gouvernement, au lendemain des élections, pour offrir notre collaboration dans la mise en place du Plan d’action pour l’hébergement de longue durée 2021-2026 afin que les besoins des usagers vivant dans les ressources intermédiaires soient davantage pris en compte.

C’est en travaillant ensemble que nous pourrons améliorer les conditions de vie des personnes hébergées dans nos milieux. Comme tous les acteurs mentionnés plus haut ont un rôle à jouer, l’ARIHQ poursuivra ses représentations pour que les résidents en RI soient au coeur des décisions, tout en continuant d’offrir des formations ciblées et adaptées aux besoins des multiples clientèles et d’outiller ses membres pour favoriser l’amélioration continue dans toutes les ressources intermédiaires.

L’Association prévoit également aller encore plus loin, d’où la création en avril 2022 d’un service consacré à la qualité en RI. Le bien-être des personnes hébergées en RI est notre priorité. Il est fondamental que chacune vive dans un environnement adapté à ses besoins où travaille un personnel formé qui prend en compte ses volontés et qui respecte sa dignité.

Nous tendons la main au prochain gouvernement et sommes pressés de proposer des solutions rassembleuses et concrètes afin de donner un peu d’air aux familles et aux équipes dévouées qui les soutiennent au quotidien. Malgré la pandémie et les défis de tous les jours, le réseau des ressources intermédiaires est déterminé et engagé à offrir aux usagers des milieux de vie de haute qualité, tout en réitérant l’importance de la collaboration et de l’investissement gouvernemental pour y arriver pleinement.

Consultez cette lettre dans Le Devoir

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