MONTRÉAL, le 4 mars 2024 – Alors que les ressources intermédiaires d’hébergement (RI) peinent de plus en plus à joindre les deux bouts en raison de l’augmentation de leurs coûts d’opération depuis la pandémie, l’Association des ressources intermédiaires d’hébergement du Québec (ARIHQ) demande au gouvernement du Québec d’inclure dans son prochain budget des mesures d’urgence pour maintenir la qualité des services offerts aux résidents.
Non seulement la viabilité financière de certains milieux de vie est en péril, mais pratiquement aucune nouvelle ressource intermédiaire n’a été construite depuis 2020 en raison du manque de financement de notre réseau. Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que la quasi-totalité des appels d’offres en RI publiés par les établissements de santé soient annulés faute de soumissionnaires. Pourtant, tous s’entendent pour dire que les besoins en matière d’hébergement ne feront qu’augmenter dans les prochaines années.
À court terme, l’ARIHQ demande la mise en place de deux mesures structurantes pour soutenir les RI qui sont en difficulté financière et pour relancer la construction de nouvelles places d’hébergement, à savoir :
- Une prime de 10$ par jour par résident pour toute nouvelle place construite en RI afin de pallier la hausse récente des coûts de construction et répondre à la demande croissante des besoins d’hébergement pour les personnes vulnérables ;
- Une prime de 20$ par jour par résident pour toutes les RI existantes afin de faire face à la hausse de leurs coûts d’opération et continuer d’offrir la meilleure qualité de services possible, ce qui représente une somme totale d’environ 139 M$.
Les RI sont financées à 100% par le gouvernement du Québec dans le cadre d’une entente nationale signée en 2021 entre l’ARIHQ et le ministre de la Santé et des Services sociaux. Cependant, les coûts de construction ont explosé dans les dernières années et les montants consentis ne permettent plus de construire de nouvelles RI.
Selon une firme d’actuaires mandatée par l’ARIHQ, le gouvernement offre aux RI un financement équivalent à une valeur maximale de 211 000 $ la porte. En comparaison, c’est plus d’un million de dollars la porte qui est prévue par le gouvernement pour la construction des maisons des aînés et la ville de Longueuil a fait des annonces récentes pour la construction de logements abordables se chiffrant autour de 500 000$ la porte. Il est donc impensable de construire de nouvelles RI dans les paramètres financiers actuels.
De plus en plus de personnes âgées et vulnérables nécessitent des milieux de vie adaptés, mais le nombre de places en RI stagne à cause du manque d’adéquation entre ce qu’offre le gouvernement, les exigences grandissantes des établissements de santé et les besoins de plus en plus importants des résidents.
« Un cercle vicieux est en train de s’installer, et les plus grands perdants, ce sont les personnes âgées et vulnérables qui se retrouvent hébergées dans des milieux qui sont de moins en moins adaptés à leurs besoins. Une des solutions à court, moyen et long terme à cette problématique est la construction de nouvelles places en ressources intermédiaires. Le gouvernement est le seul bailleur de fonds des RI, alors il doit nous permettre de construire de nouvelles RI et d’opérer nos ressources actuelles dans des conditions financières qui sont viables », mentionne Manon Charpentier, directrice générale de l’ARIHQ.
Le réseau des RI a déjà prouvé qu’il est capable de faire beaucoup avec peu, mais l’élastique est déjà étiré au maximum. Le nombre d’appels d’offres laissés sans réponse est impressionnant et représente un signe clair qu’il y a un grave problème dans le réseau.
Seulement pour les personnes âgées en perte d’autonomie, le MSSS évalue qu’il faut créer 6 000 nouvelles places en RI dans les prochaines années pour répondre à la croissance des besoins d’hébergement. « Si le gouvernement de la CAQ ne fait rien pour aider les ressources intermédiaires existantes, non seulement il n’y aura pas de nouvelles places créées, mais on risque de jouer dans le même film que les résidences privées pour ainés et on ne peut pas se permettre comme société de perdre davantage de milieux de vie pour nos personnes les plus vulnérables », s’inquiète Carl Veilleux, président du conseil d’administration de l’ARIHQ.
L’ARIHQ rassemble et soutient 1 118 ressources intermédiaires qui offrent des services à 19 078 personnes vulnérables à travers toutes les régions du Québec. Il s’agit notamment de personnes âgées en perte d’autonomie, de personnes vivant avec une déficience intellectuelle, un handicap physique, une problématique de santé mentale ou de toxicomanie. Les RI emploient plus de 10 000 employés, dont près de 80 % sont des femmes. L’ARIHQ est reconnue officiellement par le ministère de la Santé et des Services sociaux pour représenter toutes les ressources intermédiaires d’hébergement pour adultes du Québec.
Information :
Simon Telles, Conseiller stratégique
ARIHQ
Courriel : simon.telles@arihq.com
Cellulaire : 514-742-2883