Chronique SST ARIHQ

Coups, gifles, égratignures, crachats, insultes font partie des gestes auxquels les soignants sont confrontés régulièrement dans le travail auprès des résidents.  Bien que ces comportements ne soient pas toujours intentionnels et souvent défensifs, ils sont vécus comme des agressions pour ceux qui les subissent.

Comment pouvons-nous les éviter ?

Bien documentée dans la littérature, il est convenu que tout soin implique une relation qui va bien au-delà de la tâche à accomplir. En plus de favoriser la collaboration aux soins, une approche adaptée contribue au bien-être physique et psychologique des soignants ainsi que des résidents.

Voici donc les étapes de la capture sensorielle enseignée par l’ASSTSAS, dans l’Approche relationnelle de soins*. Il s’agit d’une technique en 5 étapes pour entrer en relation et la maintenir tout au long du soin.

  1. Les pré-préliminaires : Cogner pour annoncer sa venue et éviter de surprendre

Avant même de parler, on annonce notre présence. Si la personne est à sa chambre, on cogne et attend une réponse avant d’entrer. Celle-ci peut être verbale, ou non verbale (par exemple, elle se tourne vers nous). On sait alors qu’elle ne sera pas surprise de nous voir près d’elle. Si la personne est dans une aire commune, on trouve une alternative pour annoncer notre présence : cogner sur la table, tapoter sur l’appui-bras de sa chaise ou se placer dans son champ de vision.

  1. Les préliminaires : Établir la relation par le regard, la parole et le toucher

Après s’être annoncé, on peut amorcer la relation en établissant un contact visuel. Se placer à la même hauteur que l’autre nous permet de capter plus facilement son regard. On parle ensuite à la personne en s’approchant, si sa réaction est favorable à notre présence. On établit un contact physique en tendant la main. Si elle ne la prend pas, on peut la poser sur une partie neutre du corps, comme l’épaule ou l’avant-bras. Finalement, on discute 30 secondes à 2 minutes avec la personne, avant de considérer le soin. Ainsi, elle se sentira respectée et en confiance.

  1. Le rebouclage sensoriel : Poursuivre la relation pendant le soin

Le soin peut alors commencer. Tout au long de celui-ci, on stimule les 5 sens de la personne afin de l’impliquer. On peut lui demander son avis sur la température de l’eau ou sur le parfum du savon. On maintient la relation en demeurant centré sur la personne et non la tâche à réaliser. Encourager la personne, décrire nos gestes ou faire de l’humour sont toutes de bonnes stratégies pour faire de ce moment de soin un moment agréable.

  1. La consolidation émotionnelle : Conclure le soin positivement

Quand le soin est terminé, on prend quelques secondes pour conclure positivement le moment passé ensemble. Le but est de laisser la personne sur une émotion agréable. Tout le monde est sensible à un sourire et à un geste posé en douceur, même ceux ayant une compréhension limitée. Il ne faut donc pas négliger cette étape.

  1. La prise de rendez-vous : Prévoir la prochaine rencontre

Lors de cette dernière étape, on mentionne à la personne la prochaine fois que nous allons nous revoir. Bien que certains ne s’en souviennent pas, c’est une façon naturelle et conviviale de boucler la boucle avant de se quitter.

En résumé, la capture sensorielle est un outil concret que le travailleur peut utiliser afin de maximiser les chances que le soin se déroule bien. En plus d’être agréable pour la personne, un soin réussi est bon pour la santé psychologique et physique du travailleur. Tout le monde y gagne!

* Formation adaptée de l’Humanitude développée par Yves Gineste et Rosette Marescotti.

Pour en savoir plus au sujet de la capture sensorielle, consultez la fiche technique ou visionnez le webinaire à ce sujet.

Pour en savoir plus sur l’approche relationnelle de soins, consultez le dossier thématique à ce sujet sur notre site web : http://asstsas.qc.ca/dossier-thematiques/approche-relationnelle-de-soins-ars

Éloïse Bergeron
Conseillère en SST

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