Combien coûte une lésion professionnelle? Voilà une question fréquemment soulevée par les employeurs du Québec. En 2015, l’IRSST a évalué la valeur moyenne d’un accident du travail à 32 848 $ à l’exclusion des cas de décès, en se reportant aux statistiques des années 2005 à 2007. De leur côté, les maladies professionnelles ont généré un coût moyen de 161 017 $. On distingue deux catégories de coûts : directs et indirects. La première catégorie est plus facile à évaluer, car elle fait référence à des frais qui sont aisément quantifiables. Pour leur part, les coûts indirects sont plus difficilement chiffrables, mais souvent supérieurs aux coûts directs.

Coûts directs

  • Productivité perdue : Lorsqu’une blessure survient, il va sans dire que l’absence d’un travailleur occasionne un vide qui aura des répercussions sur une entreprise, en raison de la perte de la valeur du travail effectué. Pour rattraper cette productivité, il faudra alors du temps et possiblement surutiliser d’autres employés, ce qui les exposera à leur tour à une lésion professionnelle.
  • Frais médicaux : Ce sont les dépenses encourues pour soigner ou assurer le processus de réadaptation d’un travailleur blessé. Ces frais sont assumés par la CNESST et ensuite récupérés au moyen des cotisations annuelles des employeurs.
  • Coûts administratifs : Ces coûts représentent les démarches qui sont occasionnées par les suites d’une lésion professionnelle, comme l’enquête et l’analyse d’accident, le traitement du dossier, les démarches de réintégration du travailleur dans son milieu de travail, etc.

Coûts indirects

  • Coûts humains : Le travailleur blessé ressentira les effets dans sa vie personnelle, par exemple dans ses relations avec les amis et la famille. Des limitations fonctionnelles physiques peuvent empêcher une personne de prendre part à des activités familiales ou des loisirs qu’elle exerçait par le passé. L’incidence émotionnelle d’une lésion professionnelle peut entraîner des difficultés à retourner au travail. De plus, un travailleur peut se voir obligé de changer de carrière en raison de la gravité des séquelles permanentes. Tous ces éléments peuvent affecter le moral d’une personne et avoir une influence négative sur son entourage au travail.

Pour conclure, il est important de comprendre que le coût d’une lésion n’est pas nécessairement attribuable aux cotisations de la CNESST. On peut comparer cela à un glacier, où les coûts directs facilement quantifiables sont la pointe qui émerge de l’océan, alors que les coûts indirects occupant un plus grand volume se retrouvent submergés et plus abstraits. Ces coûts moins apparents ont d’importantes répercussions sur le travailleur, l’employeur et la collectivité. 

Référence :

IRSST, Coûts des lésions professionnelles, 2015, DS-OI3

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